Table des matières
- 1 13 juin : le combat d’Astaffort
- 1.1 La Résistance Lot-et-Garonnaise dans la 2ème Guerre Mondiale
- 1.2 Situation générale en Lot-et-Garonne au cours des années 1939-1940
- 1.3 Les signes de la première résistance
- 1.4 Formation des premiers réseaux
- 1.5 Intensification de la guerre et de la Résistance – 1
- 1.6 Intensification de la guerre et de la Résistance – 2
- 1.7 Le temps des maquis – 1
- 1.8 Le temps des maquis – 2 – Le rassemblement
- 1.9 Le temps des maquis – 3 – Des coups dramatiques
- 1.10 Le temps des maquis – 4 – Les plans d’action
- 1.11 Le temps des maquis – 5 – La menace de représailles
- 1.12 Le temps des maquis – 6 – A la veille de Jour J
- 1.13 Le temps des maquis – 7 – Les Allemands reculent sur tous les fronts
- 1.14 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 1 – Le Jour J
- 1.15 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 2 – Villages sous la terreur
- 1.16 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 3 – Bombardements et escarmouches
- 1.17 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 4 – Les principaux combats : Astaffort
- 1.18 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 5 – Les principaux combats : Castelnau-sur-Auvignon
- 1.19 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 6 – Les principaux combats : Sos
- 1.20 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 7 – Les principaux combats : Prayssas
- 1.21 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 8 – Les principaux combats : Lapeyres et St-Jean-de-Thurac
- 1.22 La part du Lot-et-Garonne dans la bataille de France – 9 – A l’approche du dénouement
- 1.23 La Libération du Lot-et-Garonne – 1 – Agen
- 1.24 La Libération du Lot-et-Garonne – 2 – le département
13 juin : le combat d’Astaffort
Affecté par les évènements de Laclotte et de St Pierre de Clairac, le groupement #Pommiès est réorganisé sous la direction de #Le Magny (« #colonel Derines »), qui succède à #Ernst le 10 juin. Un de ses détachements, commandé par le capitaine #Traverse, détruit, en application du « plan vert », le pont ferroviaire d’#Astaffort qui enjambe le Gers à l’aval du village, puis enlève, dans Astaffort, un milicien et un de ses complices qu’il ramène, prisonniers, à #Castelnau sur Auvignon.
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Dans la matinée du 13 juin, on sait déjà, grâce à un indicateur, que des miliciens se préparent à faire une expédition punitive ; les jeunes gens susceptibles d’être inquiétés s’éloignent et vont rejoindre les maquis voisins. Vers 13 h arrive un car, bondé de miliciens, en civil et en armes, avec leurs chefs : Barthes-de-Montford et Fatta. Ils ont une liste de 10 noms. 5 se sont déjà échappés, les 5 autres sont faits prisonniers. 4 d’entre eux sont embarqués de force dans le car qui est si plein que le 5ème, René #Vidalon, doit suivre dans sa voiture personnelle, où montent des miliciens.
Tout s’est passé très vite. Vers 14 h le convoi repart vers Agen, mais il est arrêté, dans la côte de Borde-Neuve, par une fusillade qui crève un pneu du car. Des maquisards #CFP (Corps Francs Pommiès), avertis par les jeunes qui les ont rejoints, se sont mis en embuscade à hauteur de #Château-Martin.
Les miliciens descendent du car immobilisé et vont vers leurs agresseurs en faisant marcher devant eux leurs 5 otages. Quand ils arrivent à la crête de la montée, ils sont pris dans le feu croisé de deux fusils-mitrailleurs, placés de part et d’autre de la route. Tous se jettent à terre et rampent. Barthes est tué, Fatta blessé au crâne ; la route est couverte de sang. 4 otages réussissent à s’abriter derrière un tas de pierres, (le 5ème est déjà mort), mais ils sont mal protégés des balles qui labourent le sol ; l’un d’eux est blessé par une balle explosive.
Une voiture de secours arrive en trombe, un drapeau tricolore à la portière. Elle porte un détachement CFP commandé par le capitaine Traverse. Mais la tenue civile des miliciens, couchés dans le fossé l’induit en erreur : il les prend pour des maquisards et cette courte méprise vaut au détachement d’être fait prisonnier et de servir, à son tour, de bouclier. Arrive une camionnette des PTT. Les miliciens l’arrêtent, y chargent des blessés, miliciens et otages, et mettent l’un des leurs au volant. Elle est arrêtée à Layrac, par des maquisards, qui la détournent sur Cuq où mourra Fatta.
Les maquisards reçoivent de nouveaux renforts des CFP venus de Fals et de Cuq. Les miliciens, débordés, se réfugient à Château-Martin d’où ils appellent Agen par téléphone. Vers 18 h une compagnie d’Allemands arrive avec des voitures blindées et refoule les maquisards vers Astaffort après avoir achevé les blessés (dont Traverse) d’une balle dans la nuque. Mais à l’entrée du village, au virage du pont routier sur le Gers, ils sont pris sous le feu d’un fusil-mitrailleur qui les empêche d’avancer et qu’ils n’arrivent pas à neutraliser. Les survivants, allemands et miliciens, repartent sans avoir pu rentrer dans Astaffort.
Le lendemain, Agen apprend, de bouche à oreille, avec un plaisir dissimulé, la mort de Fatta. Il suffit de regarder l’air des gens pour savoir s’ils savent.
Parmi les morts faits par la bataille on a compté une dizaine de Résistants.
« Raconte-moi la Résistance »
Jacques MUNIER
ANACR47 – 2013
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